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Sept rendez-vous dans la montagne Sept rendez-vous dans la montagne

Les agriculteurs de la Vésubie, regroupés pour favoriser le développement agricole de la vallée, organisent la visite de leurs fermes d'altitude.

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«Sans le soutien de la population, nous ne pouvons rien. Ce que nous souhaitons, c'est établir une relation de confiance avec les visiteurs.»

En ce début de mois de juillet, Annie et Christian Scelle reçoivent dans leur fromagerie d'alpage située au Boréon, à 1.600 mètres d'altitude, juste au-dessus de Saint-Martin-Vésubie, aux portes du parc du Mercantour, dans les Alpes-Maritimes.

Dans ce superbe décor de l'arrière-pays niçois, les visiteurs, pour les plus motivés d'entre eux, ont pu, aux premières heures du jour, assister à la traite effectuée manuellement par les éleveurs en alpage, avant de redescendre, quelques heures plus tard, assister à la fabrication du fromage.

Cette journée de découverte d'une ferme d'altitude a été ponctuée par un repas, confectionné essentiellement avec les produits provenant des exploitations locales, que visiteurs et paysans ont pris ensemble.

Cette opération portes ouvertes implique un groupe de 7 agriculteurs de Saint-Martin-Vésubie. Au cours de l'été, chaque agriculteur, à tour de rôle, propose une visite guidée de son exploitation, assisté pour l'organisation par l'ensemble des participants à cette démarche collective.

«En montrant les réalités de l'agriculture de montagne, nous voulons faire savoir que nous ne vivons pas dans une réserve, nous représentons une force non négligeable dans l'économie locale», martèle Christian Scelle.

A l'origine de ce projet commun, le besoin de faire découvrir cette forme d'agriculture «qui n'est pas en voie de disparition, mais au contraire de renouveau face aux crises sanitaires qui déboussolent le consommateur», insiste Christian Scelle.

«Les gens posent des questions sur notre façon de travailler, de vivre, sur les primes. Il y a pas mal d'idées fausses sur notre métier. Par exemple, s'agissant du loup, les citadins ne se rendent pas compte des problèmes insurmontables que cela pose aux bergers. Heureusement, en petit comité on parvient à s'expliquer», confie Christian Scelle.

Chacun va s'attacher à démontrer, en recevant d'autres visiteurs sur son exploitation, qu'ici on peut combiner savoir-faire traditionnel et efficacité économique. «Il y a un avenir pour ce type d'agriculture. Nous n'avons pas de problème de débouchés. Tous nos produits sont vendus localement. La proximité de Nice représente un bassin de consommation important.»

De fait, toute la production de ces exploitations d'alpage est vendue en direct. Une coopérative a même été créée, Saveurs fermières de la Vésubie, pour organiser la commercialisation de la viande d'agneau, de chevreau et de veau de lait produite par les adhérents.

 

Ferme d'alpage: un impérieux besoin de reconnaissance

C'est la deuxième année que les agriculteurs de la Vésubie organisent une opération portes ouvertes.

L'idée était née en 2001, dans le cadre du Gédar de la Vésubie, d'un besoin de reconnaissance des fermes d'alpage vis-à-vis des élus locaux, des représentants de l'Administration (DDA, parc du Mercantour, ONF) et de la profession agricole elle-même: «II y a peu, au sein de la profession, nous étions encore considérés comme les survivants d'une agriculture révolue. Depuis, nos relations avec toutes ces instances se sont normalisées. Avec la mise aux normes des fromageries, l'aménagement des bâtiments et la signature de conventions de pâturage, nos exploitations sont stabilisées», commente Annie Sic, présidente du Gédar et productrice de fromages de chèvre.

Le travail de réhabilitation de ces fromageries d'altitude commence à porter ses fruits. Un CTE collectif est même en cours d'élaboration [nous sommes en août 2002, ndlr] avec les agriculteurs du Gédar.

 

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